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vendredi 29 septembre 2017

{Chronique} La galerie des jalousies







1920. Faymoreau, village minier de Vendée, se remet difficilement de la guerre, quand un coup de grisou vient à nouveau semer la mort parmi sa population.
Apprenant la catastrophe, Isaure, la fille des métayers du château, revient précipitamment au village, car Thomas, celui qu’elle aime depuis toujours, est prisonnier de la mine. Quand enfin il est secouru, le soulagement est amer pour Isaure : Thomas s’est fiancé à Jolenta, une jeune Polonaise.
Pour le village, les lendemains sont tout aussi difficiles : l’un des trois morts retrouvés dans la mine est décédé d’une balle dans le dos. L’enquête au sein des « gueules noires » ravive secrets et vieilles rancœurs…

 

Lorsque l'on m'a proposé de découvrir ce roman, j'avoue avoir quelque peu hésité.
C'est le fait que l'intrigue se déroule en pays minier qui m'a décidé à accepter cette lecture.
Je vis en effet dans un village que vous ne connaissez certainement pas, qui a été construit pour loger les gueules noires lorsque l'exploitation de charbon attira des familles de toute la France et de l'Europe.
Toutefois, je suis sûre que vous connaissez la terrible tragédie qui toucha nos mines puisque les inondations de 1861 furent celles qui inspirèrent Hector Malot pour son roman "Sans famille" et le personnage de Rémi, jeune homme rescapé de la mine inondée.
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Bref ! Après cet aparté culturel, revenons à nos moutons et plus précisément en Vendée dans le petit village de Faymoreau où se déroule l'histoire de cet ouvrage.

Nous sommes en 1920 et, comme partout en France, les blessures de la guerre sont encore présentes. Des hommes ne sont pas revenus, ceux qui ont eu la chance d'en réchapper portent les stigmates physiques et psychiques de cette boucherie, ce qui a créé un énorme besoin de main-d'oeuvre qui a poussé les compagnies minières à recruter à l'étranger et c'est la communauté polonaise qui a investi les lieux.

Isaure, la fille des métayers du château, a grandit dans ce village. Son intelligence et sa soif d'apprendre lui ont permis de le quitter le monde rural pour un temps. Elle y retournera car c'est là que vit son grand amour, Thomas Marot.  

Thomas qu'elle aime d'un amour secret, lui qui, depuis toujours, a été son rayon de soleil lui montrant que la tendresse peut exister entre deux personnes. En effet, les parents d'Isaure ne lui ont jamais montré le moindre signe d'affection et c'est auprès de la famille Marot qu'elle a trouvé refuge dès son plus jeune âge, encourant les foudres paternels car les gens de la terre ne se mélangent pas avec les mineurs, c'est ainsi...

Mais une catastrophe secoue le village lorsqu'un coup de grisou provoque l'effondrement d'une galerie tuant trois malheureux. Deux autres mineurs sont bloqués dans cet enchevêtrement de pierre et de bois et Thomas en fait partie.

Lorsque Isaure l'apprend, elle quitte séance tenante sa place et se rend immédiatement sur les lieux du drame.   Imperméable à la réalité, ce n'est que lorsque Thomas est secouru qu'elle comprend qu'il ne lui est pas destiné. En effet, lors de son absence, il s'est fiancé à Jolenta, une jolie polonaise. Pis encore, ils ont fauté et celle-ci est enceinte.
La vérité, tellement cruelle, va faire vaciller toutes les certitudes de la jeune fille.

Je ne connaissais pas Marie-Bernadette Dupuy, pourtant auteure de plusieurs sagas qui ont connu un succès dans le monde entier et j'ai découvert une plume qui m'a littéralement ensorcelée.

Avec une écriture simple, véridique, l'auteure nous entraîne au coeur du passé et nous délivre une vision pittoresque de la vie de mineur, une vie rude où la femme vit sous le joug de l'homme  (en 1920 nous sommes encore loin du droit de vote) un monde dans lequel elle n'a pas voix au chapitre.

J'ai trouvé les personnages très réalistes et les sentiments humains, qu'ils soient bons ou mauvais,  parfaitement décrits et mis en avant. 
L'auteur ne craint pas de montrer les défauts des protagonistes et de ce fait, évite une histoire lisse et sans écueil.

C'est un récit particulièrement touchant que nous délivre ici Marie-Bernadette Dupuy, de ceux qui nous trotte dans la tête un petit moment. Isaure va éclore sous nos yeux et nous faire passer par une myriade de sentiments. J'ai eu envie de la secouer, la gronder, la rassurer, la cajoler ...oui, oui, tout cela à la fois.

Vous l'aurez donc compris, je suis tombée sous le charme de la plume de Marie-Bernadette Dupuy.  Il n'est pas besoin d'en faire des tonnes pour conquérir un coeur et il y a une partie du mien qui est resté à Faymoreau. Je n'ai qu'une seule envie, découvrir la suite des aventures d'Isaure. Le tome 2 sortira le 10 octobre.













4 commentaires:

  1. Malgré ton avis positif, ce n'est pas le genre de roman qui me tente en ce moment. Peut-être plus tard.

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  2. Il faut que je lise un roman de cette auteure mais vu que ce sont beaucoup de sagas, je ne sais pas vraiment dans laquelle me lancer!!

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    1. Je me suis intéressée à sa biographie et "L'enfant des neiges" a clairement été un succès mondial.

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  3. Enfin je prends le temps de lire ton article sur cette auteure. Comme je te l'avais dit pour moi c'était une auteure pour mamie... Les mamies qui fréquentent la bibliothèque où je bosse ont donc bon gout^^ J'ai d'ailleurs pensé très fortement à toi la semaine dernière car elles se sont livrées à un véritable trafic de romans pour réussir à lire une de ses sagas dans l'ordre (Le moulin du loup, je crois). C'était très drôle à voir. Elles sont même données rendez-vous cette semaine pour continuer leur petit échange.

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