Mes dernières chroniques

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mercredi 15 novembre 2017

{Chronique} 54 minutes






10  h  08 – KEVIN
Mec, il se passe quoi ? Réponds-moi  !

10  h  09 – SYLVIA
Tyler est revenu

10  h  11 – MATT.
Claire j’ai trop peur. Il tire sur les gens. Qu’est-ce que je fais  ? CLAIRE DÉCROCHE S’IL TE PLAÎT  !

10  h  27 – AUTUMN
Ça ne peut pas être vrai. Ça ne peut pas être Ty. Ça ne peut pas être mon frère.

10  h  30 – TYLER
Aujourd’hui vous m’appartenez tous.
Aujourd’hui vous allez m’écouter.

Le livre dont je vous parle aujourd'hui traite du phénomène hélas bien trop récurrent aux États-Unis que sont les tueries de masse dans les établissements scolaires. J'étais déjà adulte lorsque le drame de Colombine a eu lieu mais c'était la première fois que je prenais conscience que des étudiants qui se rendaient en cours pour se construire un futur pouvaient en quelques secondes voir leur vie se terminer à cause de la folie humaine.
Depuis le début de l'année 2017, ce ne sont pas moins de 13 000 personnes qui sont décédées par arme à feu dans ce pays et les dernières semaines nous ont montré que ce fléau qui gangrène cette nation n'est pas prêt de s'arrêter.

C'est un jour ordinaire dans une petite bourgade tranquille de l'Alabama. La proviseure de l’Opportunité School vient de faire son discours de rentrée scolaire dans l'auditorium de cet établissement réputé sans histoire. Les élèves attendent de pouvoir sortir pour regagner leurs salles de cours respectives mais cela est beaucoup plus long qu'habituellement. Ça s'agite, ça s’énerve et puis tout bascule. Un homme boucle les portes de l'auditorium et se met à tirer dans la foule. Commence alors 54 minutes de pure terreur pour ceux qui sont enfermés avec le tireur mais également pour ceux qui sont à l'extérieur et qui attendent des nouvelles soit d'un frère, d'une amie, d'un père . 54 minutes pendant lesquelles ceux qui sont enfermés vont échanger des messages via les réseaux sociaux pour ne pas perdre espoir et tenter de rassurer ceux qu'ils aiment.

La première idée qui me vient alors que je vous parle de ce roman est de vous dire que, forcément, on ne sort pas indemne d'une telle lecture. L'auteure nous plonge au cœur d'un massacre en nous faisant vivre les pensées les plus intimes de certains élèves piégés et qui ont tous un lien avec le tueur. On suit également le cheminement qui a amené le tireur à commettre cette folie et comment la moindre petite contrariété peut faire basculer un adolescent au bord du gouffre et lui faire commettre l'irréparable.
Il est impossible de décrocher de ce roman parce que, comment pourrait-on s'arrêter sans savoir qui va être sacrifié sur l'autel de la folie ou qui va réussir à échapper à l'épée de Damoclès qui plane sur sa tête. Il suffit parfois d'un rien. Un vêtement, une phrase sans incidence prononcée quelques temps auparavant pour que le couperet s'abatte.
Mais malgré la peur, les élèves restent soudés, l'entraide est de mise et certains n'hésiteront pas à se sacrifier pour que d'autres vivent. L'espoir en la nature humaine est encore permis.

C'est la gorge serrée que j'ai refermé ce livre poignant et criant de vérité qui nous pousse à réfléchir à la société que nous avons créée pour nos enfants qui, bien souvent, en sont les premières victimes.

Pour la forme tout est loin d'être parfait que ce soient les raccourcis parfois faciles empruntés par Marieke Nijkamp ou encore les personnages parfois peu exploités, mais cela passe au second plan tant le lecteur est pris par un sentiment d'urgence, un besoin implacable d'arriver au mot fin et pouvoir reprendre son souffle. 


54 minutes est un véritable page-turners qui vous prend à la gorge et aux tripes. Tel un rouleau compresseur, le récit nous est délivré et nous oppresse un peu plus à chaque page tournée. Il nous place devant une réalité qui n'épargne personne, que la majorité d'entre nous aura du mal à comprendre mais à laquelle nous sommes de plus en plus confrontés. Un ouvrage poignant qui donne à réfléchir sur pas mal de thèmes tels que la vente d'armes en libre-service, le harcèlement, l'homophobie mais qui véhicule également de l'espoir et de l'amour. 

4 commentaires:

  1. J'ai trouvé le début un peu lent, mais sinon j'ai vraiment aimé !

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  2. Il me le faut ! J'en ai beaucoup entendu parler et il me tente énormément **

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  3. Han tu vois, tu me dis que c'est pas cool parce que parfois je recommande avec joie des livres grands formats.... Mais toi!!! Que viens-tu de faire là??? Tu viens de me donner sacrément envie de lire ce bouquin. Rien que ta chronique m'a serrée le coeur car tout cela me fait peur et me touche -_-
    Je pense que je vais le lire. Peut-être en poche quand même ;) ?

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  4. Wouah, tu me donnes trop envie de découvrir ce livre tellement d'actualité!

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