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mercredi 8 novembre 2017

{Chronique} Les chiens de Détroit



Une plongée suffocante dans les entrailles pourrissantes de Détroit, devenue cimetière de buildings Novembre 1998. Le corps du petit Peter est découvert dans un buisson de Palmer Park. Il a été enlevé, étranglé puis déposé là par un homme dont la taille, d’après les rares indices récoltés, dépasse de loin celle du commun des mortels. L’enquête est confiée à l’inspecteur Stan Mitchell, alias « le Molosse », un flic violent banni de Washington et exilé à Détroit, cette cité géante autrefois gloire de l’industrie automobile devenue capitale du crime et qui, chaque jour, sombre un peu plus dans la décrépitude. Bientôt, les enlèvements se multiplient et la presse commence à parler du « Géant de brume », croquemitaine terrifiant dévoreur d’enfants décrit par un témoin anonyme. Et tandis que la police patine, que Détroit se vide de ses habitants, Mitchell s’enfonce toujours un peu plus dans l’alcool et la solitude… L’affaire lui est retirée puis, avec le temps, à l’image des maisons de Détroit, abandonnée et oubliée. Quinze ans plus tard, les disparitions recommencent. Mitchell qui a réussi à arrêter la spirale de sa déchéance est à nouveau sur le coup, épaulé par une jeune inspectrice récemment arrivée en ville, Sarah Berkhamp. Grâce à eux, le tueur, un géant placide nommé Simon Duggan, est enfin arrêté. Deux enfants n’ont toujours pas été retrouvés et sont peut-être encore en vie. Mais Duggan refuse de coopérer. Il ne veut parler qu’à Sarah. Pour sauver les enfants, la jeune femme va devoir écouter les fantômes du passé…
En ce mois de novembre, je vais vous présenter quelques thrillers qui se prêtent bien à cette saison que je ne porte pas vraiment dans mon cœur. Le froid, la pluie, quoi de mieux que de lire des atrocités pour que tout cela devienne secondaire

Et j'ai choisi pour ouvrir le bal Les chiens de Détroit qui est le premier roman d'un tout jeune auteur français, ce que j'ai découvert après avoir terminé ma lecture. J'étais persuadée d'avoir affaire à un auteur américain tant la thématique s'y prêtait.
Et je dois vous avouer que j'ai été bluffée par la qualité de ce qui nous est proposé. Je suis même retournée vérifier qu'il s'agissait d'un premier roman parce que franchement c'est une véritable réussite.

Dans la décrépitude de Détroit, des enfants sont assassinés par un monstre issus d'une légende urbaine : Le géant des brumes.
C'est à Stan, un flic new-yorkais fraîchement débarqué qu'est confié l'enquête....sans succès.
15 ans plus tard. La misère de Détroit suinte encore plus par tous les pores du bitume. Les subprimes ont enrichi les banques mais ont poussé la population à fuir cette ville en déliquescence.
Mais Le géant des brumes est de retour, les disparitions d'enfants reprennent et rendent un quotidien déjà difficile encore plus glauque.
Cette fois-ci c'est à Sarah, agent de police en devenir, qu'est confié  le lourd travail de découvrir et d'arrêter le sérial killer.

C'est un roman vraiment oppressant que nous présente Jérôme Loubry. Cela est dû bien sur au thème du tueur d'enfants mais aussi par la description de la longue descente aux enfers de la population de Détroit. Le lecteur a l'impression que la ville est vivante, qu'elle se repaît de la misère et de la douleur des gens qui l'habitent. Cela m'a fait beaucoup pensé aux ambiances que nous propose généralement Stephen King.
Une fois le décor posé, vous êtes déjà dans de bonnes dispositions pour vous laisser envahir par la légende du Géant des brumes et l'horreur des crimes qu'il commet.

Le duo de flic qui pourrait somme toute être très banal est loin de l'être. J'ai adoré suivre leur cheminement. Ils sont tous les deux cassés par la vie, cabossés par leur quotidien, leurs plaies béantes les rendent tellement proches de nous. C'est indéniablement un des autres points forts de ce livre : nous proposer des personnages authentiques qui nous rappellent nos propres blessures.
Ajoutez à tout cela, un style d'écriture « brut de décoffrage » comme j'aime à le dire. C'est rythmé, c'est juste, sans fioriture inutile, ça vous attrape les tripes et ce jusqu'à la dernière ligne.
J'ai refermé mon bouquin totalement abasourdie et avec une grande rancune à l'encontre de Jérôme Loubry. Ceux qui ont déjà découvert cette petite pépite comprendront certainement le sentiment qui m'a étreint à ce moment là.

En conclusion, Les chiens de Détroit est une merveilleuse surprise (quoique merveilleuse ne soit pas forcément le terme adéquat pour décrire ce bouquin).
Jérôme Loubry réussit le tour de force d'écrire un premier ouvrage quasi parfait. Une ambiance qui colle à la peau, des personnages charismatiques et une maîtrise dans l'écriture font de ce premier roman un incontournable à lire absolument.


3 commentaires:

  1. Aaaaaah voilààààà ! Là je suis contente: ! C'est bien de lire une chronique qui donne envie de découvrir le bouquin ! Mais bon, je vais faire comme toi et titiller un peu car je me dis que je vais attendre le format poche ;)

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  2. Coucou. Impossible après t'avoir lu de ne pas avoir envie de lire les chiens de Détroit: il faudra que je le demande au Père Noël! Des bises

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