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mardi 28 novembre 2017

{Chronique} La petite couturière du Titanic







Avril 1912. Tess Collins, une jeune servante anglaise, est venue à Cherbourg vivre de sa passion, la couture. Hélas, la maison qui l’emploie la traite comme une domestique.

Lorsqu’elle apprend qu’un paquebot se dirigeant vers les Etats-Unis va faire escale à Cherbourg, elle décide d’embarquer pour tenter l’aventure. À bord du Titanic, elle fait connaissance de Lucy Duff Gordon, célébrité de la haute couture anglaise, qui s’apprête à présenter sa nouvelle collection à New York. Sa femme de chambre lui ayant fait faux bond, elle décide d’employer Tess. En première classe du navire, Tess découvre un monde fastueux. Elle fait la rencontre de deux hommes, Jim, un marin, et Jack, un self-made-man américain. Mais, tandis qu’un triangle amoureux s’installe, le paquebot, sans que ses occupants s’en doutent, fonce vers un iceberg… Réchappant à la catastrophe, Tess découvre que sa maîtresse a embarqué à bord d’un autre canot de sauvetage. Mais celle-ci a-t-elle survécu aux dépens d’autres passagers ? Elle se trouve bientôt face à un dilemme : rester fidèle à sa maîtresse ou dire ce qu’elle a découvert des circonstances du drame ?

Titre original : The Dressmaker (2012)
J'ai découvert les éditions de l'Archipel lors de ma lecture de Au nom de ma mère que je vous ai présenté il y a peu. Très contente de ma lecture, je me suis intéressée à leur catalogue et je me suis arrêtée sur La petite couturière du Titanic. Ceux qui me connaissent ne seront pas étonnés par ce choix, ma bibliothèque contenant énormément de titres se rapportant à ce drame.

Avril 1912. Tess Collins est une jeune femme qui travaille en tant que servante dans une famille de Cherbourg. Cela ne lui sied pas car elle a une formation de couturière et elle souhaite exercer en tant que tel. Elle sait que le Titanic est à quai et rêve de partir à la découverte de nouveaux horizons. Sur un coup de tête, elle rend son tablier et se précipite au port. Là, la chance lui sourit puisqu'elle y rencontre Lucy Duff Gordon qui règne sur la haute-couture anglaise. Celle-ci cherche une femme de chambre et décide de donner sa chance à Tess. C'est un voyage de rêve qui débute et Tess découvre avec émerveillement un monde nouveau pour elle et le déploiement de magnificence qui accompagne les gens riches. Malheureusement, comme nous le savons, le Titanic se dirige droit sur un iceberg et sombre. Tess, séparée de sa maîtresse trouve une place sur un canot de sauvetage. Elle apprend plus tard, que Lucy Duff Gordon et son mari ont également survécu, trouvant place dans une embarcation quasi-vide. Des rumeurs malsaines se répandent. Le couple a-t-il sciemment refusé d'apporter son aide à des passagers en les laissant monter à bord ? Tess va alors découvrir des faits qui confirment ces rumeurs et va devoir choisir entre une carrière toute tracée ou l'apaisement de son âme.

Cette lecture fut un pur régal. Mélangeant habilement fiction et fait réels, le lecteur se trouve embarqué dans une histoire qui lui permet de vivre cette tragédie à travers les yeux de Tess. L'auteure ne s'attarde pas sur le naufrage et a choisi de mettre l'accent sur la commission dirigée par le sénateur William Alden lors de l'arrivée des survivants à New York afin de mettre en lumière les manquements de la White Star Line dont découle le faible nombre de rescapés.
J'ai vraiment apprécié ce choix de la part de Kate Alcott. Elle nous propose quelque chose de nouveau qui permet d'apporter quelques éclaircissements sur la façon dont se sont déroulées les auditions des survivants et on sent qu'un vrai travail de fond a été mené pour cela.
Bien entendu, le roman, ne se limite pas à cela. Nous suivons le cheminement de Tess face à ce qu'elle découvre et c'est très intéressant de voir la lutte intérieure qui l'anime face aux choix qu'elle doit faire. N'oublions pas que nous sommes en 1912 et que les femmes n'ont pas la liberté dont elles jouissent actuellement. Tess dépend entièrement de ses patrons, dans un pays nouveau dont elle ne maîtrise pas les codes.

Tout cela est soupoudré d'un triangle amoureux, fort peu présent pour mon plus grand bonheur, car cela aurait entaché mon plaisir lors de cette lecture.
Ce roman se lit vraiment très rapidement grâce à la plume de l'auteur qui permet une immersion fascinante dans une autre époque grâce à des descriptions précises qui transportent le lecteur aux côtés de Tess.
D'autres personnes gravitent autour de notre petite couturière qui est un personnage vraiment attachant si l'on fait fi de certains atermoiements que je n'aurais pas pardonnés à une héroïne du 21ème siècle.
Nous retrouvons Lucy Duff Gordon et son époux qui sont des personnages réels et dont la réputation fut fortement entachée suite au naufrage car, lorsqu'ils furent retrouvés, leur canot contenait douze personnes alors qu'il avait la capacité d'en accueillir quarante. Dans le roman, ils sont vraiment antipathiques, imbus de leur personne et je dirais même bipolaire pour elle. Impossible de ressentir la moindre empathie à leur encontre.
J'ai eu le bonheur que l'auteure ait également choisi de faire apparaître Margaret Brown. Cette femme, que beaucoup de monde connaît sous le sobriquet de l'insubmersible Molly Brown (celui-ci fut utilisé seulement après sa mort contrairement à ce que l'on pourrait croire), était vraiment un extra-terrestre pour l'époque. Kate Alcoot reste fidèle à cette personnalité emblématique qui s'offusqua de ne pas être auditionnée par le sénateur William Alden puisqu'elle était une femme.

Vous l'aurez compris, c'est une lecture que j'ai vraiment appréciée et qui permet de mettre en lumière l'après Titanic, plus méconnu que le naufrage par le grand public. Au delà des manquements de la White Star Line, elle pointe du doigt le comportement humain lorsque survient un événement mettant sa vie en péril et ce, sans apporter aucun jugement.
La différence des classes sociales est également abordée. Difficile de passer outre sur le paquebot mais la relation entre Tess et Lucy Duff Gordon est édifiante à ce sujet.




En conclusion et contrairement à ce que l'on pourrait croire La petite couturière du Titanic est loin d'être un ouvrage pour amatrices de romance, c'est beaucoup plus que cela. Un témoignage sur une époque révolue qui vous transporte dans le faste et la pauvreté des années 1910 et qui apporte un éclairage nouveau sur des événements forts peu reluisants qui se sont déroulés lors du naufrage.

Une petite pépite. 

4 commentaires:

  1. Contrairement à toi, ce roman fut une déception pour moi. Comme tu les dis, il est bien que l'auteure fasse apparaître des personnages ayant réellement existé, mais finalement, il est difficile d'être fidèle en ce qui concerne leurs caractères... Résultat, certains sont, comme tu le soulignes, antipathiques! Si ça se trouve, il en était autrement en réalité, on ne le saura jamais.

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  2. Il me tente assez depuis sa sortie celui-ci.

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  3. Ah le livre me semble bien intéressant dis-donc et tu en parles plutôt bien dis-donc ;)

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  4. Je ne connaissais pas du tout et je trouve l'intrigue original.
    Je ne suis pas fan des triangles amoureux alors j'hésite

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